
En 1987, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a institué la Journée mondiale sans tabac. Chaque 31 mai, cette journée est célébrée pour attirer l’attention de la population sur les dangers du tabac pour la santé. Il s’agit aussi d’une célébration pour mettre en lumière l’action antitabac menée par l’OMS.
Selon les dernières estimations de l’OMS datant de 2022, il existe dans le monde 1,3 milliards d’adultes qui consomment du tabac. Ce qui représente 1 adulte sur 5. En 2000, il était de 1 adulte sur 3. Une tendance baissière qui ne doit pas occulter les effets néfastes du tabagisme, considéré comme la plus importante épidémie évitable à laquelle les soignants font face.
En effet, malgré les progrès des pays pour réduire le taux de tabagisme, le pourcentage de consommateurs est encore très élevé. Les décès liés au tabac sont estimés à plus de 8 millions chaque année. 1,3 million de non-fumeurs qui sont involontairement exposés à la fumée du tabac en meurent aussi. Dans le même temps, 80 % environ des 1,3 milliard de fumeurs dans le monde vivent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
En 2007, dans le cadre de la lutte contre le tabagisme, l’OMS a adopté le programme MPOWER, présenté comme une méthode pratique pour accélérer l’application sur le terrain des dispositions de la Convention-cadre de l’OMS relatives à la réduction de la demande en tabac. Le programme comporte six mesures : Monitor, Protect, Offer, Warn, Enforce, Raise.
En français, il se décline comme suit : (Monitor) Surveiller la consommation de tabac et les politiques de prévention ; (Protect) Protéger la population contre la fumée du tabac ; (Offer) Offrir une aide à ceux qui veulent renoncer au tabac ; (Warn) Mettre en garde contre les méfaits du tabagisme ; (Enforce) Faire respecter l’interdiction de la publicité en faveur du tabac, de la promotion et du parrainage ; et (Raise) Augmenter les taxes sur le tabac.
Cette disposition a contribué à la réduction du tabagisme dans certains pays où les mesures ont été effectives. « Les mesures MPOWER ont sauvé plus de 37 millions de vies, nombre qui augmente chaque jour tandis que de plus en plus de fumeurs renoncent au tabac, de plus en plus de personnes décident de ne jamais commencer à fumer et une part grandissante du public est protégée des effets mortels de la fumée secondaire », a déclaré Michael R. Bloomberg, Ambassadeur mondial de l’OMS pour les maladies non transmissibles et les traumatismes.
Malgré ces bonnes nouvelles pour la santé mondiale, l’industrie du tabac développe d’autres produits attractifs jugés plus nocifs. Il s’agit notamment des cigarettes électroniques et des produits du tabac chauffés. Le danger est que ces produits « rendent une génération de plus accro à la nicotine ».

Pour Dr. Adriana Blanco Marquizo (Cheffe du Secrétariat de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac), les cigarettes électroniques et de nouveaux produits du tabac sont promus comme solutions de substitution plus saines au tabagisme par l’industrie du tabac. Elle préconise que dans le cadre d’octroi des autorisations de commercialisation, les pouvoirs publics fassent preuve de prudence. « Ils doivent fonder leurs actions sur des données scientifiques, et non pas sur le marketing », conseille-t-elle.
Sur sa page X, OMS Togo souligne qu’en Afrique, l’industrie du tabac cible les enfants avec des produits attractifs et des stratégies sournoises. « A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le tabac, levons le masque et protégeons nos jeunes. Un avenir sans tabac, c’est un devoir collectif », écrit la représentation de l’organisation avec le hashtag #LevonsLeMasque.
Environs 4 000 milliards de cigarettes sont consommées dans le monde chaque année.
Géraud A.