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Truth Reporting Post (TRP) exprime sa profonde consternation face à la dégradation de la liberté de la presse au Burkina Faso et demande la garantie de la sécurité des journalistes

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Lomé, le 15 octobre 2025Truth Reporting Post (TRP), consortium africain de journalistes d’investigation œuvrant pour une information libre, transparente et au service des communautés, exprime sa plus vive consternation et sa profonde inquiétude face à la dégradation alarmante de la liberté de la presse au Burkina Faso. Cette situation critique est marquée par une série d’enlèvements, d’interpellations arbitraires et de disparitions forcées visant des professionnels des médias.

Ces derniers mois, le Burkina Faso est devenu le théâtre d’atteintes graves à la liberté d’expression et à la liberté de la presse. Plus récemment, des journalistes, notamment Michel Wendpouiré Nana, Rédacteur en chef adjoint du quotidien Le Pays, et Ousséni Ilboudo, Directeur de rédaction de L’Observateur Paalga, ont été enlevés par des individus se présentant comme des agents des services de renseignement.

Ces enlèvements s’ajoutent à une liste déjà longue et s’inscrivent dans un contexte de musellement de la société civile et de répression systématique à l’encontre des défenseurs des droits humains et des journalistes. Atiana Serge Oulon, Directeur de publication du journal L’Événement, a été enlevé à son domicile à Ouagadougou le 24 juin 2024, par des individus non identifiés.

D’autres journalistes, tels que Guezouma Sanogo, Boukary Ouoba et Luc Pagbeguem, ont également été victimes d’interpellations ou de réquisitions forcées, souvent en direction du front, dans le but manifeste de réduire au silence les voix critiques.

La récente vague de libérations de journalistes, enrôlés de force pendant plusieurs mois au sein de l’armée burkinabè, avait pourtant suscité un certain soulagement. Mais cet espoir n’a été que de courte durée.

Ces actions, souvent menées par des agents en civil et sans mandat légal, instaurent un climat de terreur et d’intimidation qui rend l’exercice d’un journalisme indépendant quasiment impossible.

La position de Truth Reporting Post

Fidèle à son engagement pour la défense inaliénable de la liberté d’expression et de la presse, Truth Reporting Post dénonce avec fermeté cette dérive autoritaire, en violation flagrante des engagements nationaux et internationaux du Burkina Faso en matière de droits humains.

Nous rappelons aux autorités de la Transition que la presse n’est ni l’ennemie du peuple, ni celle de la bonne gouvernance. Bien au contraire, une presse libre, indépendante et plurielle est un pilier essentiel de la transparence, de la démocratie et de la construction d’une gouvernance responsable.

Exhortations du Truth Reporting Post

TRP exhorte les autorités du Burkina Faso à :

  • libérer sans condition tous les journalistes et professionnels des médias détenus arbitrairement ou portés disparus ;
  • garantir la sécurité physique et morale des journalistes, dans l’exercice de leur métier ;
  • ouvrir des enquêtes transparentes sur toutes les allégations d’enlèvements et d’interpellations arbitraires, et traduire les responsables devant la justice.

TRP exhorte également les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) à s’engager collectivement en faveur de la promotion et de la protection de la liberté de la presse – fondement de toute société démocratique et résiliente.

L’avenir d’un pays se construit par la diversité des opinions et le respect des contre-pouvoirs. Faire taire la presse, c’est priver le peuple de l’information nécessaire à des choix éclairés et compromettre la construction d’une société juste et équitable.

Fait à Lomé, le 15 octobre 2025

Dr K. Pierre-Claver KUVO

Coordinateur Général
Truth Reporting Post (TRP)
Consortium africain de Journalistes d’Investigation

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