
L’institut Louis Even du Canada, par sa branche locale bureau Afrique Togo, et sous l’impulsion de son représentant Philibert Balglimana a organisé, vendredi à Lomé, une conférence-débat autour du thème la «démocratie économique ». Première étape d’une marche devant aboutir à la justice sociale.
« L’île des naufragés ». C’est le film qui était à l’honneur, le vendredi 22 août 2025 à Lomé. Cette fable, destinée à décrire le fonctionnement du système monétaire à travers le monde, relate l’histoire de cinq naufragés sur une île déserte. Pendant plusieurs années, les cinq naufragés ont pu vivre une vie confortable grâce aux œuvres de leurs mains et aux échanges. Mais arrive un jour, un autre naufragé qui chamboule toute leur existence et les plonge dans les méandres de l’endettement. Ils se retrouvent dans l’obligation de payer des intérêts au banquier. Finalement, ils se révoltent et contraignent le banquier à fuir l’île des naufragé.

Cette projection, introductive aux échanges, vise à présenter à l’assistance, et à travers elle le public togolais, les mécanismes d’endettement qui maintiennent les populations et les États dans une dépendance financière permanente vis-à-vis des institutions internationales comme le FMI et la Banque mondiale.
Pour sortir de ce cercle vicieux, l’Institut Louis Even, organisateur de la conférence-débat, propose une démocratie économique. Au cours des échanges, Monsieur Jean Laré de la branche togolais de l’institut, souligne que la démocratie économique est une alternative crédible au capitalisme financier actuel qui se manifeste par une dictature économique, politique et monétaire des institutions de Brettonwoods.
Pour M. Laré, l’Afrique doit se doter de son propre modèle économique. « Naturellement, le continent africain est le mieux doté en ressources naturelles. Pourtant, il se retrouve dans une situation de précarité. Cela prouve que les concepts qu’on nous a imposés ne nous conduiront pas au développement. Il faut adopter la démocratie économique, un système plus en phase avec nos réalités, pour garantir la justice sociale », a-t-il affirmé.
A travers cette rencontre animée par Assaph Boris Adjahouinou, son chargé de communication, l’Institut Louis Even entend s’adresser directement aux populations qui détiennent les véritables pouvoirs décisionnels.
Jean Laré martèle : « C’est le peuple qui choisit ses dirigeants. Si nous avons une population bien éduquée, consciente des mécanismes financiers et de l’alternative que représente la démocratie économique, elle produira de bons dirigeants capables de résister aux pressions internationales ».
Fondé au Canada, l’Institut Louis Even compte faire de la sensibilisation et l’éducation citoyenne la première étape de son action visant à impulser le changement, et mettre l’argent au service de l’humain et non l’inverse. Des rencontres similaires ont eu lieu dans d’autres pays et se poursuivent ailleurs.
Géraud A.