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Commune de Zio 1 : Vives tensions à Dzogblakopé

L’ambiance n’est plus à l’apaisement à Dzogblakopé dans la Commune de Zio 1. Dans ce village autrefois paisible, des manifestations s’organisent pour dénoncer une tentative d’expropriation.

Des tranchées creusées devant les maisons aux matériaux de construction déversés sur les chantiers, les habitants de Dzogblakopé ne passent plus des journées tranquilles. Ils disent vivre dans l’angoisse de perdre leurs parcelles de terrain acquises depuis plusieurs années. Et pour cause, depuis quelques jours, des travaux de constructions sont entrepris dans la localité pour le compte d’une organisation religieuse.

Selon les témoignages, les ouvriers déployés sur le chantier ont déclaré travailler à la réhabilitation des routes qui passent dans le village. « Ils nous ont fait croire que c’est pour réhabiliter nos routes qu’ils sont en train de faire les travaux. Mais après, nous avons compris qu’il s’agit en réalité de travaux de construction d’un mur qui devrait clôturer une parcelle de 7 hectares, nos maisons y compris », rapporte un acquéreur.

Pour un autre habitant du village, en plus de l’expropriation dont il dénonce le caractère illégal, il s’agit d’un déracinement pour des gens qui vivent dans la localité depuis une trentaine d’années. «Cela fait plus de 30 ans que nous vivons ici. Nous avons bâti nos maisons, nos familles, nos vies. Nos enfants vont à l’école du quartier, et nous avons même un dispensaire local où nous nous soignons. Nous sommes une véritable communauté. Aujourd’hui, on veut nous déraciner comme si nous n’étions rien », déplore ce résident.

Sur les sept hectares objet du litige vivent des familles entières. « Nous sommes plus de 300 ménages sur ces 7 hectares. C’est une injustice flagrante », s’indigne un autre acquéreur qui déplore l’indifférence des autorités traditionnelles locales face à une situation qui appelle pourtant leur intervention. « Nous demandons l’intervention urgente des autorités compétentes de notre pays pour protéger nos droits », plaide-t-il.

Face aux dangers que représentent la poursuite des travaux, certains acquéreurs ont réussi à obtenir une cessation des travaux, en attendant que leur soient présentés les documents judiciaires attribuant la parcelle de 7 hectares à l’organisation religieuse.

Selon les informations, le litige à l’origine de la tension actuelle à Dzogblakopé est lié à un contentieux entre la collectivité Afatchao-Avotri et l’église. La collectivité, propriétaire historique des lieux, soutient n’avoir perdu aucun procès et que la procédure est d’ailleurs pendante.

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