Après plusieurs semaines d’absence et des informations annonçant son décès, le président camerounais Paul Biya est rentré au pays ce lundi.
Comme on pouvait s’y attendre, le retour du chef de l’État a été minutieusement préparé. Accueilli à l’aéroport de Yaoundé par les membres de son gouvernement, il a eu droit à une haie d’honneur avec des groupes de danse et des militants de son parti, le RDPC (Rassemblement démocratique du peuple Camerounais).
Ce retour met fin à la longue polémique autour de son état de santé. Et pour cause, depuis le 05 septembre où il a participé au Forum sur la coopération Chine-Afrique à Pékin, le nonagénaire n’était plus apparu en public. Il n’avait pas non plus fait signe de vie.
À l’étranger, la diaspora camerounaise a multiplié les actions, notamment en France et en Suisse pour en savoir davantage. Sa non-participation à l’Assemblée générale de l’ONU à New York, événement pour lequel il était pourtant annoncé ; et son absence au Sommet de la francophonie à Paris en ont rajouté aux rumeurs.
Les informations sur son état de santé devenant virales, les autorités camerounaises ont dû sortir la grosse artillerie. Non pas pour donner des précisions sur l’état de santé de Paul Biya, mais pour interdire tout débat sur ce sujet.
Malgré ce retour en fanfare, la polémique demeure. Non seulement sur l’état de santé de Paul Biya et sa capacité à gouverner le pays, mais surtout sur ses ambitions politiques. En octobre 2025 auront lieu les élections présidentielles, et tout porte à croire que « Le Phénis » (tel qu’il est surnommé) va briguer un 8ème mandat, après 42 ans de pouvoir. D’autres observateurs annoncent son fils Franck Emmanuel Biya comme son successeur.
L’autre question est de savoir si après ce retour, Paul Biya ne va plus s’offrir un long séjour à l’étranger. Ce qui relancerait naturellement la polémique sur son état de santé. Habitué aux longs séjours à l’extérieur du pays, ce retour n’est probablement qu’une énième visite rendue à ses compatriotes.
Géraud A.
