Ce 16 septembre 2024, les élèves ont repris le chemin de l’école. On parle d’un peu plus de trois millions d’élèves du préscolaire au secondaire qui ont franchi les portes des salles de classes. Et c’est reparti pour neuf longs mois d’études entrecoupés de périodes congés, mais surtout de détente. Initiative prise depuis l’année scolaire 2023-2024 par le ministre Dodzi Komla Kokoroko.
Les deux têtes de l’exécutif ont communiqué sur cette rentrée scolaire. Dans un tweet, Faure Gnassingbé souhaite une bonne rentrée aux apprenants et leur demande d’aborder l’année avec discipline et détermination. « Chaque effort, écrit-il, vous rapproche de l’objectif, car la persévérance est le secret de la réussite ». Ensuite, le chef de l’État déclare saluer les partenaires de l’éducation que sont les parents et les enseignants qu’il décrit comme de « véritables artisans du savoir ». Enfin, Faure Gnassingbé souhaite épanouissement et succès pour l’année 2024-2025 aux élèves.
La cheffe du gouvernement, Mme Victoire Tomégah-Dogbé s’est elle aussi prononcée sur la rentrée scolaire. Dans son message, elle demande aux élèves de s’appliquer, d’être curieux, déterminés et disciplinés. « Visez l’excellence, car le travail et l’effort mènent au succès. Nous comptons sur vous pour nous rendre fiers ! », écrit-elle.
En réalité, les messages de Victoire Dogbé et son patron sont des paroles encourageantes. Néanmoins, elles ne doivent pas éclipser la situation de l’école dans le pays.
Une école en délabrement
En effet, si le gouvernement déclare régulièrement que des efforts ont été faits au niveau de l’éducation dans le pays, il n’en demeure pas moins que beaucoup reste encore à faire.
En termes de personnels, les enseignants sont en sous-effectifs par rapport aux flots d’élèves qui remplissent chaque année les salles de classes. Dans tous les établissements scolaires, ils se plaignent de cette situation. Il faut donc en recruter pour combler le manque.
Le 05 septembre, le gouvernement a annoncé le recrutement d’un peu plus de quatre mille enseignants. C’est bon, mais ce serait toujours insuffisant. Et puis, le processus ne devrait pas aboutir avant six mois. Et quand on se rappelle la lenteur des processus de concours de recrutement au Togo, il est normal d’émettre des réserves. Les futurs enseignants ne prendront fonction, dans le meilleur des cas, qu’à la rentrée 2025-2026.
Le problème de l’éducation au Togo se pose également en termes d’infrastructures. Elles sont quasi inexistantes. L’effectif des classes dépassent largement la capacité d’accueil. Des élèves sous des abris précaires, il y en a partout dans le pays. Même dans le Grand Lomé, on voit des salles de classe surchargées et des élèves assis à trois dans un banc. Dans toutes les communes du pays, le manque de table-bancs est criard. D’ailleurs, il faut d’abord avoir les classes pour y disposer les bancs.
Régulièrement, les enseignants déplorent la dotation insignifiante en matériels didactiques. Boîtes de craie et autres ne parviennent aux établissements qu’à compte-goutte. Nous passons sous silence les revendications des enseignants par rapport à leurs conditions de vie et de travail.
Bref, l’urgence d’investir massivement dans l’éducation n’est plus à débattre. Faure Gnassingbé et ses collaborateurs doivent aller au-delà des belles paroles qui cachent le malaise au sein du système éducatif du Togo.
Jean-Baptiste Edina