Togo : Les partis ADDI, Santé du Peuple, et UDS-Togo exclus du « Front Touche Pas A Ma Constitution »
Absentéisme, double-jeu et absence de ligne politique cohérente constituent les raisons principales qui ont abouti à l’exclusion de trois ADDI, Santé du Peuple, et UDS-Togo du «Front Touche Pas A Ma Constitution».
L’information portant exclusion a été portée à la connaissance de ces partis à travers des courriers personnalisés adressés à chacun. Le parti Santé du Peuple est accusé d’absentéisme caractérisé. Malgré sa participation à la constitution du Front, ce parti n’a participé à aucune réunion depuis le début des activités.
Quant à l’ADDI, présent à l’Assemblée nationale, l’accusation porte sur l’absence de ligne politique cohérente. Le parti dirigé par l’économiste Aimé Gogué critique ouvertement la constitution de la Vème république alors qu’il fait partie de la délégation ayant entrepris le voyage de New-Dehli pour apprendre de l’expérience du parlementarisme indien. Le gouvernement a organisé un voyage du parlement pour s’instruire sur le parlementarisme. Il s’agit pourtant des mêmes députés qui affirmaient avoir adopté la constitution de la Vème république en toute connaissance de cause.
Unique parti à disposer de deux sièges sur les cinq attribués à l’opposition lors des législatives d’avril 2024, ADDI est avec la DMP- trois sièges au total pour les deux sur 113-, à siéger au parlement, contrairement à l’ANC et aux FDR qui se sont retirés.
Il en est de même de l’UDS-Togo d’Antoine Folly qui est perçu comme un acteur d’un double-jeu. Amateur du rodéo politique et de l’en-même-temps, l’UDS-Togo œuvre avec le Front pour faire barrage contre le viol de la Constitution de la IVème république et parallèlement soutient ouvertement la constitution de la Vème république.
Les exclus misent sur l’échec de la mobilisation contre la 5ème république
Ce soupçon de tartuferie qui pèse sur les exclus intervient dans un contexte où l’opposition traditionnelle est sortie laminée par les législatives controversées d’avril 2024. Certains partis considèrent donc que les jeu sont faits et essaient de tirer leurs marrons du fait. Au vrai, les partis se comportent comme si les carottes sont cuites pour la quatrième république et qu’un retour sur le statu quo ante est impossible, alors que les oppositions se mobilisent pour faire échec au pouvoir en place.
Le «Front Touche Pas A Ma Constitution» réfractaire à toute timidité quant à la lutte contre le changement constitutionnel attend tenir vis-à-vis de l’opinion un message clair et cohérent quant à sa volonté de tourner la page des Gnassingbe. Le Front vient de lancer la première phase du combat politique par la mobilisation pour la libération des prisonniers politiques.
Depuis le 5 octobre 1990, le subit une crise sociopolitique née de la confiscation du pouvoir par un seul parti politique, le RPT et son avatar, UNIR, adossé à l’armée. Depuis le 13 janvier 1967, le pays est dirigé par la même famille, les Gnassingbe et l’armée, une dictature qui règne par la terreur, une démocratie de façade, les tripatouillages constitutionnels et des élections controversées.
Après avoir modifié à plusieurs reprises la constitution de 1992 votée par la majorité des Togolais, le pouvoir a fait adopter par un parlement outrageusement acquis à sa cause, une constitution supposée parlementaire. Laquelle constitution permet au chef de l’Etat actuel, au pouvoir depuis 19 ans, d’installer un règne ad vitam aeternam.