Politique générale du gouvernement Tomegah-Dogbe : Pas de changement de cap, et pourtant !
Vendredi dernier, le premier ministre reconduit a présenté sa politique générale de gouvernement devant les députés élus sous la 4ème république puis reversés dans la 5ème. C’est donc devant les députés de 1ère législature, selon la nouvelle constitution rejetée, que Mme Victoire Tomégah-Dogbé s’est prêtée à cet exercice.
Sans retenue, la nouvelle équipe gouvernementale a été adoubée par des députés acquis au régime. Nous avons parcouru la vingtaine de pages du discours de la cheffe du gouvernement. Une présentation structurée autour de deux séquences, notamment « la mise en œuvre de la feuille de route gouvernementale et ses impacts clés » ; et « la prise en compte et la structuration des aspirations et des attentes renouvelées de nos concitoyens ».
Dans la première partie, Mme Victoire Tomégah-Dogbé fait le bilan de la mise en œuvre
de la feuille de route gouvernementale 2020-2025. Elle aurait connu des avancées significatives après 75 % de délai d’exécution. On aurait voulu connaître plutôt le taux de réalisation après 75 % du délai d’exécution. On retient simplement que « les investissements publics sont passés de 394,2 milliards de FCFA en 2020 à 559,3 milliards de FCFA en 2024 ».
Dans la seconde partie, on évoque cinq lignes directrices qui continueront de mobiliser l’équipe gouvernementale. On parle de sécurité, stabilité et paix « pour permettre à tout citoyen où qu’il soit sur le territoire national de vaquer dans la quiétude à ses occupations quotidiennes ».
Il est aussi question de satisfaction des besoins sociaux de base tels que les soins de santé de qualité accessibles à tous, l’éducation pour tous et de qualité, l’eau potable et l’électricité accessibles à tous. La cheffe du gouvernement promet aussi l’emploi pour les jeunes ; l’accessibilité aux intrants, aux crédits et aux marchés pour les agriculteurs ; la poursuite de la réforme foncière ; une meilleure réglementation de la transhumance ; et la modernisation de la vie publique.
Pas de changement de cap
Dans tout le discours du premier ministre, on n’a pas senti de changement de cap. Au contraire, elle a insister sur la poursuite de la mise en œuvre de la feuille de route. Il fallait simplement envoyer un courrier aux députés et leur rappeler que la feuille de route gouvernementale se poursuit. Pas la peine de déplacer tout un monde pour leur répéter ce qu’ils savent déjà. On aurait épargné des dizaines de millions de francs CFA injectés dans l’organisation de ce folklore.
Le gouvernement continue ce qui se fait depuis toujours. Pourtant, les résultats ne sont pas conformes aux aspirations des Togolais.
La sécurité, la stabilité et la paix ne sont pas une réalité au Togo. L’insécurité sévit toujours et le terrorisme s’est installé dans le pays. Les besoins sociaux de base ne sont guère satisfaits, l’agriculture peine à se moderniser, l’administration publique et la justice sont corrompues. Mais au-delà de tout, les populations font face à une cherté de la vie dans un contexte de paupérisation des pauvres et d’enrichissement des riches. La classe moyenne n’existe presque pas au Togo.
Jean-Baptiste Edina