Contre toute attente, les populations en âge de voter se déplacent vers les centres d’enregistrement alors que les analystes prédisaient le contraire. Mais les ordinateurs sont lents et ralentissent les opérations.
29 avril au 03 juin 2023. C’est la période durant laquelle se déroule le recensement électoral dans le cadre des élections régionales et législatives prévues pour cette année. Un chronogramme a été publié par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), précisant les périodes de recensement en fonction des localités. Trois grandes zones ont été créées.
Du 29 avril au 06 mai sont concernées les préfectures de la zone 1, notamment Lacs, Vo, Bas-Mono, Yoto, Golfe, Agoè-Nyivé, Avé et Zio. Dans la zone 2, le recensement va se dérouler du 13 au 20 mai. Il s’agit de l’enrôlement des électeurs des préfectures d’Est-Mono, Moyen-Mono, Amou, Ogou, Blitta, Haho, Tchamba, Sotouboua, Anié, Agou, Kloto, Kpélé, Danyi, Wawa et Akébou. Enfin, la zone 3 où les électeurs sont appelés à se faire recenser entre le 27 mai et le 03 juin. Sont concernées Cinkassé, Tone, Tandjouaré, Kpendjal, Kpendjal Ouest, Oti, Oti Sud, Kéran, Binah, Doufelgou, Kozah, Assoli, Dankpen, Bassar, Tchaoudjo et Mô.
Lomé étant dans la première zone, les opérations ont démarré samedi dernier et vont s’étendre sur une semaine. Nous avons sillonné quelques centres de recensement dans centre-ville. Le constat est que jusqu’à ce lundi, l’engouement est timide même s’il est fort probable que les électeurs se mobilisent les derniers jours. Les habitudes ont la vie dure, dit-on. Ailleurs, effet contraire. Dans les zones d’Agoè, des communes d’Aflao, l’affluence est grande. Il semble que l’opportunité de bénéficier des aides gouvernementales, du genre Novissi, serait l’aiguillon de cette ruée vers les centres d’enregistrement.
Les machines d’enregistrement lentes
Mais il y a autre chose dont il faut s’inquiéter. L’enrôlement des électeurs se fait à pas de tortue et des citoyens rapportent avoir déjà tenté de se faire enregistrer sans succès pour une seconde fois. Une lenteur attribuée aux équipements déployés pour le recensement. « Lorsque nous avons approché les opérateurs, ils ont évoqué le problème de lenteur de l’ordinateur. Nous pensons qu’à cette allure, il faut ajouter des ordinateurs pour éviter les queues interminables qui risquent de décourager les citoyens », alerte Emmanuel Sogadji, président de la Ligue des consommateurs du Togo, après un tour dans les centres de recensement.
Il se profile donc à l’horizon ce qui a été constaté lors des précédentes opérations de recensement électoral où des milliers de potentiels électeurs se retrouvent sans cartes d’électeur. En faisant le chronogramme, la CENI a sans doute ignoré le fait que Lomé et la région Maritime constituent les plus gros électorats. De ce fait, prévoir une semaine dans la zone 1 comme dans les autres zones est une erreur. La Zone 2 constitue le bassin démographique du pays, soit plus du tiers du corps électoral. Au minimum deux semaines pour la première zone pourrait suffire, et une dizaine de jours pour les deux autres qui sont moins peuplées mais dont les populations habitent des milieux souvent éloignés des centres de recensement.
On ne peut évoquer le recensement électoral sans faire allusion aux enjeux électoraux de l’heure. En effet, détenir une carte d’électeur est un pas décisif vers la participation aux prochaines élections. Raison pour laquelle tous les partis politiques mobilisent les populations afin qu’elles puissent se faire enregistrer.
Cette mobilisation doit se faire avec une certaine offensive chez les partis politiques de l’opposition qui ont tout à gagner à mobiliser un maximum d’électeurs. Les précédentes élections et les querelles intestines ont fini par démobiliser une bonne partie de l’électorat de l’opposition traditionnelle. Et puis, les élections à venir sont une occasion pour l’opposition togolaise de marquer un retour dans les institutions, principalement l’Assemblée nationale. Il faut donc mobiliser, et au maximum.
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