Le CHR Lomé Commune a rouvert ses services depuis ce 2 mai 2023, mais de nombreux services, dont la maternité et le bloc opératoire, ne sont pas opérationnels faute d’équipement et de personnel.
Dans un communiqué rendu publique le 28 avril dernier, le ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de l’accès universel aux soins, informe les populations de Lomé et de ses environs que le Centre hospitalier régional Lomé Commune, dit hôpital chinois, est rouvert et sera opérationnel à partir de ce matin 2 mai 2023.
Le CHR a été transformé en centré dédié au traitement de la Covid-19 depuis mars 2020 et n’a été libéré qu’à la fin de l’année dernière, après l’extinction présumée de la pandémie sur le sol national.
«Cette réouverture intervient après un réaménagement des services dudit centre, conformément à la feuille de route gouvernementale», souligne le communiqué dans un langage sibyllin.
Que dit la feuille de route gouvernementale ? Toujours est-il que le CHR n’ouvre pas dans son intégralité. Plusieurs services restent fermés, exception faite des services de médecine générale, pédiatrie, maladies infectieuses, laboratoire, cardiologie, stomatologie, otorhinolaryngologie, radiologie et pharmacie.
Les services de chirurgie viscérale, traumatologie, neurologie, maternité, le bloc opératoire, restent fermés jusqu’à nouvel ordre.
En réalité, le personnel du CHR a été déployé depuis le 26 février 2023 mais les agents se tournaient le pouce ; et pour cause, les services sont vides de leurs équipements techniques et ne peuvent être opérationnels. Et il y court beaucoup de bruits. Le déménagement du CHR en mars 2020 pour permettre sa transformation en centre covid-19, n’a pas fait du bien au CHR. Certains équipements auraient disparu dans l’entre-déménagement-aménagement.
Au ministère de la Santé, un fonctionnaire sous l’anonymat informe que la table d’anesthésie du bloc opératoire a été cédée à un autre hôpital public dont la table grinçait. La cession…peut-être pour éviter que la table ne tombe dans l’obsolescence par faute d’usage, qui sait ?
D’autres matériels auraient subi le même sort. Au téléphone, la Directrice du CHR Lomé Commune, Edith Adonko confirme effectivement que pour éviter l’obsolescence de l’équipement, une partie a été envoyée pour renforcer d’autres hôpitaux. Elle réfute néanmoins le vol du matériel comme le laissent penser certains agents. Il s’agit manifestement de rumeurs folles.
D’après la directrice, le ministère met tout en œuvre pour que le CHR retrouve sous peu la plénitude de son fonctionnement.
Autre chose : le CHR souffrait avant sa transformation de manque de personnels dans de nombreux services. Le déficit demeure toujours, même à la réouverture. Le ministère de la Santé vient de lancer un concours de recrutement pour combler ce vide.
Le ministre de la Santé est réputé pour sa sévérité. On se doute que si le matériel a réellement disparu, les responsables seraient depuis longtemps dans de beaux draps.
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