Municipales 2025 : les exigences de l’ANC pour un processus équitable et crédible

A un mois des élections municipales, l’Alliance nationale pour le changement (ANC) a sortie une déclaration soulignant un simulacre d’élections en préparation. En cause, « la reconduction partielle et illégale de la CENI, le désordre électoral en cours et les privilèges scandaleux accordés au RPT/UNIR ».
L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) n’est pas d’accord avec la conduite du processus électoral. A travers une déclaration, il dit constater avec gravité que le régime RPT/UNIR persiste dans une entreprise méthodique de sabotage du processus électoral en cours. Et ce « malgré la situation politique et institutionnelle particulièrement préoccupante que traverse notre pays ».
Selon l’ANC, des pratiques illégales et des manœuvres opaques sont en cours pour consolider la mainmise absolue de Faure Gnassingbé, avec la complicité de certaines institutions.
Au premier point de cette dénonciation, l’ANC qualifie la CENI d’illégale, caduque et partisane, avec des membres élus en 2022 pour un mandat d’un an, mais qui sont toujours en poste. « Pire encore, déplore l’ANC, le processus de renouvellement de la CENI s’effectue dans une opacité totale… » Il souligne, par ailleurs, que toute reconduction de la CENI actuelle, déséquilibrée et disqualifiée, entacherait gravement la crédibilité des élections à venir.
Au second point, le parti de Jean-Pierre Fabre décrit un processus électoral confus, opaque et chaotique, soulignant qu’en violation des dispositions légales en vigueur, « aucun chronogramme officiel n’a été rendu public pour permettre aux acteurs politiques de se préparer efficacement aux prochaines élections municipales ».
Au troisième point, l’ANC dénonce « des privilèges injustifiés au profit du parti au pouvoir, le RPT/UNIR ». Il relève le traitement de faveur systématique accordé aux listes du RPT/UNIR, en violation flagrante des règies électorales. Il s’agit, selon le parti d’opposition, de « tolérance injustifiée du non-respect des délais de dépôt des emblèmes, couleurs et logos » ; « Immixtion inacceptable du président de l’Assemblée nationale, également vice-président du parti UNIR, qui annonce publiquement et sans aucun fondement légal, que les listes UNIR seront complétées a posteriori, c’est-à-dire hors délai » ; « Refus d’accorder les mêmes facilités aux listes de l’opposition, pourtant pénalisées par des retards dus à des coupures d’électricité ayant empêché l’obtention de documents administratifs essentiels comme les casiers judiciaires » ; « Présentation de certificats de résidence falsifiés par certains candidats UNIR, avec des ajouts manuscrits postérieurs à la signature des maires » ; « Signatures irrégulières des listes par le secrétaire exécutif du parti UNIR, en lieu et place des têtes de listes, comme prescrit par l’article 249 du code électoral » ; « Les listes UNIR frappées de forclusion pour le paiement des cautionnements, ont bénéficié illégalement d’une ouverture exceptionnelle non annoncée publiquement -des guichets du Trésor public le lundi de Pentecôte, jour férié » ; « Plusieurs listes UNIR, comportant des candidatures en double ont été acceptées par la CENI au lieu d’être invalidées conformément à l’article 248, dernier alinéa du code électoral ».
Face à ces abus qui violent le principe d’égalité devant la loi, l’ANC exige :
– La réforme immédiate et en profondeur du code électoral, avec une recomposition intégrale et inclusive de la CENI, conforme à la nouvelle architecture parlementaire, désormais bicamérale ;
– La publication officielle d’un chronogramme électoral clair, cohérent et conforme à la loi ;
– L’annulation de toutes les décisions prises par la CENI actuelle depuis mars 2023, date de l’expiration de son mandat ; et
– L’invalidation des listes UNIR non conformes aux exigences du code électoral.