Difficultés financières à Doumbé de Mango : Les cadres UNIR ont-ils tourné le dos à leur club ?

A la fin de la phase aller du championnat de première division, saison 2024-2025, Doumbé FC de Mango occupe la dernière place au classement. Déjà déclaré forfait à deux reprises, le club des Savanes risque la relégation en D3 en cas de nouveau forfait. Alors que les difficultés financières plombent le redressement du club, les populations appellent les cadres UNIR de la localité à réagir.

Fin de la phase aller

Le dernier match de la dernière journée de la phase aller de la D1 Lonato a eu lieu le vendredi 07 mars 2025, entre l’ASCK et l’AS Binah. Le premier est sorti vainqueur de la rencontre en s’imposant 1 but à 0. A l’issue de cette phase aller du championnat, les jaunes et bleus de Kodjoviakopé Nyékonakpoè Adjololo, conduits par le coach Sedjro Koffi Gakpe Gongo, se hissent à la tête du classement. L’ENTENTE Il cumule un total de 23 points, suivie de l’AS OTR (22 points), UNISPORT (21 points), ESPOIR (20 points) et ASCK qui occupe la 5ème place avec également 20 points. Au bas du tableau, on retrouve HAKNOUR à la 12ème place avec 13 points, BARRACUDA du Port autonome de Lomé à la 13ème place avec 10 points et enfin DOUMBE FC qui ferme la marche avec 8 points.

L’équipe de Mango en grandes difficultés

S’il est vrai que le classement de Doumbé de Mango à la fin de la première phase du championnat est le fruit de ses performances sur le terrain, il est aussi vrai que la crise profonde que traverse cette équipe en est pour quelque chose.

Et pour cause, pour les deux dernières journées du championnat, l’équipe de Mango n’a pas effectué le déplacement du stade où devrait se tenir le match. Elle a ainsi perdu les deux matchs sur forfait comme le stipule le règlement.

Selon les informations, l’absence des joueurs et du staff sur l’aire de jeu est dû à des soucis financiers. « Alors que les joueurs étaient en campement pour le match contre FC ESPOIR, ils ont été priés de rentrés chez eux. Ceci à la veille de la rencontre. Ils cumulent au moins deux mois d’arriérés de salaire », rapporte une source.

Selon une autre source locale, les problèmes financiers à l’origine de la crise actuelle ont connu une tournure sans précédent durant la saison 2023-2024. Ne pouvant plus supporter le poids financier de la gestion du club, le président démissionne. Pour maintenir Doumbé de Mango en vie, un bureau de supporters est mis en place. Les membres ont essayé de gérer le club avec les moyens de bord.

« Pour trouver un peu d’argent pour le club, le bureau des supporters a lancé une opération d’actionnariat. Beaucoup ont souscrit à cette initiative en faisant des promesses financières. Certains ont honoré leurs engagements, mais d’autres non. Ce qui a fait que le bureau a manqué d’argent pour financer les activités du club et payer les salaires. Les promesses de la FTF et du gouvernement ne sont pas non plus respectées dans leur totalité. Tout cela plombe les finances de Doumbé », explique la source qui précise que le bureau des supporters n’a pu récolter que deux millions FCFA.

D’après un autre interlocuteur, l’impossibilité pour Doumbé FC de jouer ses matchs à domicile affecte sérieusement la trésorerie. En effet, du fait de l’état de son stade, le club est obligé de se rendre à Kara ou à Sokodé pour disputer ses matchs. La location des stades est évaluée à 150.000 FCFA par match, sans oublier la logistique dont le transport des joueurs et du staff. « Actuellement, les joueurs ont au moins deux mois d’arriérés de salaires. En plus de cela, ils ont joué plusieurs match, mais n’ont pas eu de primes. Certains n’ont reçu qu’une partie de l’argent de leur contrat », soutient-il.

Le danger pour Doumbé de Mango, c’est de se voir infligé une sanction de relégation en D3 en déclarant forfait pour une troisième fois. Et dans cette quête de financement, les populations de l’Oti, surtout celles qui portent dans leur cœur le seul club qui les unit, soutiennent que les cadres du régime originaires de l’Oti devraient s’émouvoir de la situation et mettre la main à la poche. Certaines langues accusent vertement des autorités originaires du milieu de saborder tous les efforts de redressement du club tant que les initiatives ne proviennent pas d’elles. « Si les cadres ne réagissent pas, nous allons nous mobiliser contre eux parce que les élections arrivent bientôt », menacent certains jeunes.

Jean-Baptiste Edina