
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a décidé de rallonger d’une journée les opérations de révision des listes électorales dans la zone 1. La décision a été communiquée ce mercredi. Une prolongation qui est loin de répondre aux attentes des partis politiques de l’opposition.
Les personnes n’ayant pas encore fait inscrire leurs noms sur les listes électorales dans la zone 1 ont jusqu’à demain pour le faire. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a décidé de rajouter une journée de plus aux opérations de révision des listes électorales dans la zone 1. Initialement prévues pour prendre fin le 09 avril, les opérations vont se poursuivre dans la journée du jeudi 10 avril.
Du déjà-vu
Cette décision de prorogation des opérations de révision n’est pas nouvelle. Au contraire, c’est du déjà-vu. Depuis plusieurs années, la CENI fixe un délai et le proroge à la veille de son expiration, pour dit-on, permettre aux retardataires de s’inscrire sur les listes électorales. C’est la routine.
Le plus souvent, cette prorogation répond plus à un idéal de communication qu’à un véritable souci de bien faire. En effet, l’objectif de ces prorogations à minima est de faire croire qu’on est à l’écoute des électeurs ou des partis politiques de l’opposition qui, dénoncent les manquements constatés lors des opérations.
De futures contestations
Cette prorogation décidée par la CENI ne devrait pas satisfaire les partis politiques de l’opposition. Et pour cause, dès les premiers jours, ils sont nombreux à dénoncer des dysfonctionnements constatés dans les centres de listes et cartes.
Dans une déclaration conjointe, le CAR, le PSR, SANTE DU PEUPLE, le TOGO AUTREMENT et l’UDS-TOGO ont estimé constater « avec étonnement » que le gouvernement a pris un décret fixant du 07 au 23 avril 2025, la période de révision des listes électorales « sans concertation avec l’opposition ». Ces partis présents au Cadre Permanent de Concertation (CPC) soutiennent « qu’une décision politique aussi importante pour l’avenir de notre pays aurait pu, et aurait même dû faire l’objet de discussions au sein du CPC avant la publication du décret du gouvernement ».
Dans leur déclaration, ils ont exigé la prolongation de dix (10) jours pour les opérations de révision des listes électorales dans la zone 1 ; une campagne de communication en direction des populations ; et une réunion du CPC pour l’ouverture de discussions entre acteurs politiques sur la transparence du processus électoral et l’amélioration du Cadre électoral.
Même son de cloche chez l’Alliance nationale pour le changement (ANC). Dans sa déclaration, le parti de Jean-Pierre Fabre se dit profondément préoccupé « face au déroulement absolument chaotique » des opérations.
Le parti a rapporté des dysfonctionnements, notamment l’impossibilité d’enregistrer de néo-électeurs ; le manque de carburant dans les groupes électrogènes censés alimenter les équipements ; le manque inadmissible de consommables informatiques, notamment l’encre indispensable pour imprimer les cartes d’électeurs ; et l’état hors service des caméras intégrées aux kits de recensement.
Comme les autres partis, l’ANC a aussi exigé la reprise des opérations.
Malheureusement, aucune de ces voix n’a été entendue. Et personne ne devrait être surpris des contestations futures, si le statu quo est maintenu. Pour une énième fois, le Togo cherche à s’illustrer négativement, comme un pays où on a l’art de faire les choses à l’envers, en entretenant l’imperfection.
G.A.