Les Jeux Olympiques de Paris 2024 ont pris fin ce dimanche après deux semaines de compétitions qui ont mobilisé des millions d’athlètes, membres du staff, forces de sécurité et spectateurs. Au bilan, on note la traditionnelle domination des Etats-Unis qui occupent la première place au classement. Le pays de la gymnaste artistique Simone Biles rafle 126 médailles dont 40 en or. Autant que la Chine classée 2ème avec un total de 91 médailles. Suivent au classement des pays comme le Japon (45 médailles dont 20 en or), l’Australie qui gagne 53 médailles avec 18 en or, et la France avec 65 médailles dont 16 en or.
Sur le continent africain, parent pauvre de l’olympisme, la moisson est toutefois maigre par rapport aux années précédentes. La première équipe africaine, le Kenya, est classée 17ème avec 11 médailles dont 4 en or. L’Algérie est 32ème avec 3 médailles dont une en or. L’Afrique du Sud, l’Ethiopie et l’Egypte suivent avec respectivement 6, 4 et 3 médailles. La Côte d’Ivoire et le Cap Vert sont les mieux classés de l’espace CEDEAO (AES y compris) avec une médaille de bronze chacun.
Quid du Togo ?
Aussi bien durant la cérémonie d’ouverture que de clôture des JO Paris 2024, le drapeau togolais a flotté. Pour les compatriotes qui ont suivi ces deux cérémonies, c’était une fierté de voir la bannière du pays s’afficher sur les écrans. « Tenir le drapeau togolais devant le monde entier, c’est vraiment un honneur », déclare la sprinteuse Naomi Akpakpo sur le plateau de France 24.
Mais sur le terrain, les performances des athlètes togolais ne sont pas matières à susciter un sentiment de fierté au sein de la population. Aucunement. Ils n’ont décroché aucune médaille. De la sprinteuse Naomi Akakpo à l’avironneuse Akoko Komlanvi en passant par le triathlonien Eloi Adjavon et les nageurs Jordano Daou et Adèle Gaïtou, le Togo a fait chou blanc. Aucune médaille remportée.
Pourtant, chaque représentant togolais à Paris aurait bien voulu se montrer sous son meilleur jour. Dans cette interview où la sprinteuse togolaise dit son désir de « faire briller le Togo et porter le drapeau le plus haut possible », elle décrit également sa déception. « Sportivement parlant, je suis un peu déçue parce que je voulais faire mieux », regrette-t-elle. En avait-elle les capacités ? Les athlètes togolais pouvaient-ils faire mieux ?
Malgré la déception, Benjamin Boukpeti, seul médaillé olympique togolais, pense qu’il y a eu du progrès chez les athlètes à Paris. « Nos athlètes ont été performants. Ils participent tous pour la première fois aux jeux olympiques. Nos cinq athlètes ont atteint leur meilleur niveau. Ils ont au minimum égalé leurs records personnels et certains les ont battus. C’est une très bonne chose d’être fort dans les moments importants », se félicite-t-il dans une interview.
Benjamin Boukpeti, le miracle français
Si les Etats-Unis, la Chine, la Russie (absente à Paris à cause de la stupide guerre contre l’Ukraine) réussissent les médailles, c’est parce qu’en amont, ces Etats réalisent de lourds investissements dans le sport. En Chine, on parle même d’usine à fabriquer des champions olympiques, tant d’immenses moyens suivent une politique qui se décline à la fois sur une industrie du sport et le soft power. Le Togo est à des années-lumière de telles ambitions.
Pour illustration, le cas de l’athlète Naomi Akakpo qui, en plus de son désir de pratiquer le sport de haut niveau, doit composer avec sa carrière de nutritionniste diététicienne. Pas vraiment le temps ni les moyens d’être au top de sa forme avant les compétitions.
Revenant au miracle Benjamin Boukpeti, le Togo doit simplement dire merci à la France. C’est l’Hexagone qui a investi dans ce binational qui a finalement décidé de porter les couleurs du Togo, par un concours de circonstances.
Né à Lagny-sur-Marne, en région parisienne, le canoé-kayakiste n’aurait pas compéti sous les couleurs du Togo s’il avait toutes les garantis de figurer sur la liste de la France. Il confie avoir fait « un vrai choix stratégique » entre la France et le Togo. « Avec la France, il y avait un risque de ne pas être aux Jeux », dit-il.
Il se rabat sur le Togo qui n’a à son habitude qu’une courte liste d’athlètes. La chance lui sourit et il décroche le bronze en 2004 à Pékin. Son succès, il le doit à la France.