La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) a jugé et condamné deux personnes accusées par la justice togolaise d’avoir « enlevé » le cyberactiviste Steve Amoussou surnomé, Alias « Frère Hounvi » à Lomé le 12 août 2024.
C’est l’épilogue d’une affaire rocambolesque qui exacerbe les relations déjà froides entre Lomé et Cotonou. Alors que le Procureur de la République du Togo a lancé un mandat d’arrêt international contre deux Béninois auteurs présumés d’enlèvement d’un cyberactiviste à Lomé, la justice béninoise vient justement d’éteindre l’action avec leur condamnation, tout en relaxant celui qui est considéré par les togolais comme le cerveau de l’affaire, Ouanilo Medegan Fagla, directeur du Centre national des investigations numériques du Bénin.
Une condamnation rapide, avous-le. Quelques heures ont suffi pour condamner les prévenus Jimmy Gandaho et Géraud Gbaguidi à 24 mois de prison dont 12 mois de prison ferme.
Les deux condamnés sont poursuivis pour « arrestation illégale ». « Lors des auditions à la CRIET ce mardi, les prévenus Gandaho et Gbaguidi ont reconnu avoir enlevé Steve Amoussou à Lomé. Mais, l’homme aurait été arrêté parce qu’il aurait escroqué une somme de 10 millions à un Béninois vivant en Indonésie. C’est sur demande du débiteur présumé que le jeune béninois aurait été approché mais n’ayant pas collaboré, il a été kidnappé et amené à Cotonou », selon un journal en ligne béninois. Le prévenu aurait reçu la promesse de toucher 30% de cette somme s’il réussissait à récupérer l’argent, informe-t-on.
La défense de Steve Amoussou, Me Ba Parapé, a réclamé 20 millions de francs CFA de dommages et intérêts, ainsi qu’une peine exemplaire. Par ailleurs, les prévenus ont été condamnés à verser 5 millions de francs CFA à Steve Amoussou.