Le NET au bord de l’implosion, deux courants tiennent deux congrès différents ce 24 août
La zizanie continue à déchirer le Nouvel engagement togolais (NET) dont deux courants organisent chaque de son côté un congrès de renouvellement du bureau national.
Plus rien ne va au NET qui est au bord de l’implosion. Le comeback inattendu du président démissionnaire Gerry Komadega Taama à la tête du parti, a mis le feu aux poudres.
Deux congrès électifs auront lieu samedi 24 août à Lomé. Un courant conduit par le président par intérim, Jules Amim, se tiendra à Fopadesc à Agoè-Nyivé tandis que le deuxième courant cornaqué par Gerry Taama se tiendra au siège du parti. Pour rappel, un site appartenant au président démissionnaire sur le retour abrite le siège du parti. Chacune des tendances se déclare être le courant légal et légitime. Ambiance donc ce samedi.
A 5 jours de la tenue des congrès, Gerry Taama a fait un live sur Facebook pour expliquer son étonnant retour dans l’arène. Explications alambiquées selon lesquelles, l’ex président national affirme que sa démission n’a jamais été effective faute d’avoir adressé une note d’information à l’attention du ministère de l’Administration territoriale. Il évoque également un fait de droit inconnu du public : sa démission à l’issue des législatives 2024 aurait dû entraîner celle de tout le bureau. Selon les juristes du NET, indique M. Taama, les statuts indiquent que le bureau national est élu aux termes d’un scrutin de liste. Par conséquent, une démission du président devrait emporter tout le bureau.
Qui veut mettre la main sur “le parti de Gerry Taama”
Des déclarations que rejette le président par intérim, Jules Amim et qui maintient la date du Congrès et dénonce des « gesticulations qui sont de nature à semer la confusion dans l’esprit des militants».
On ne sait qui des deux courants l’emportera ce samedi. Le président démissionnaire dit n’être pas candidat à sa succession malgré une pétition des fédérations demandant son retour. Toujours est-il que le retour inopiné Gerry Taama, qui dit avoir pris congé de la politique pour se reconvertir dans les affaires, pourrait s’expliquer par sa volonté d’imposer sa liste à la tête du parti et d’en avoir le contrôle à distance. Ce que conteste le courant conduit par Jules Armin.
Le NET est un microparti sans importance réelle sur l’échiquier national qui n’a pu avoir son entrée au parlement en 2018 que grâce au boycott de l’opposition traditionnelle. Et certainement…un coup de pouce du parti au pouvoir pour remerciement de son rôle de sparring-partner.
Les bisbilles autour de ce parti peuvent être analysées à l’aune des intérêts qu’engrange sa soumission tacite au pouvoir en place. C’est donc un parti satellite. Gerry Taama étant tombé en disgrâce vis à vis du pouvoir après sa déclaration contre le déroulement du changement constitutionnel, on pourrait se demander qui tente dans l’ombre de mettre la main sur le parti? Ancien sous-officier des FAT converti à la politique et au business, Gerry Taama, malgré un discours d’opposition feutrée, n’a jamais paru comme un acteur sérieux.