AfriqueEconomie

Plus de 5000 véhicules à destination du Niger bloqués à Dori depuis deux mois

Depuis deux mois, plus de 5000 véhicules de transports de marchandises sont bloqués à Dori depuis deux mois, à cause des intempéries qui ont gravement endommagé la nationale 3 qui va vers le Niger.

Dori est un carrefour routier régional, la commune est traversée par trois routes nationales dont celle qui assure la desserte du Niger. Le trafic sur l’axe Dori-Niger est déjà  gravement affecté par l’insécurité dans le Sahel. Le trajet suit un rythme  de convoyage des véhicules par les Forces  de défense et de sécurité burkinabé jusqu’à la frontière nigérienne.

La majorité de ces véhicules allant au Niger est en provenance du Port de Lomé. Une situation engendrée par la décision politique de la  junte nigérienne de fermer la frontière avec le Bénin et de boycotter le port de Cotonou, principalement utilisé par les transporteurs du Niger.

Depuis plusieurs mois, les chauffeurs routiers nigériens privilégient désormais le port de Lomé et une voie de contournement qui passe par le Nigéria.  

En février 2024, La Cédéao a décidé de la levée, avec effet immédiat, des sanctions prises contre la Guinée et le Niger après la prise du pouvoir par des militaires dans ces deux pays.  Le blocus économique du Niger était parmi les sanctions.

Cependant, malgré la fin des sanctions, la junte a maintenu la fermeture de la frontière avec le Bénin, accusant ce dernier d’abriter des bases militaires françaises où seraient formés des terroristes pour attaquer le Niger. Depuis il y a l’eau dans le gaz entre les deux pays. La fermeture de la frontière est exacerbée par  des bisbilles autour de l’oléoduc transportant le pétrole nigérien au port de Cotonou.

Graves conséquences économiques

La décision de boycott du port béninois n’est pas sans conséquence économique sur le Niger, dont le ralentissement de l’approvisionnement et des pénuries pour certaines marchandises. L’axe Lomé-Niger passe par Dori et la route connaît un ralentissement des activités du fait de l’insécurité.

Le Niger connaît une forte inflation, la plus élevée de la sous-région UEMOA. En avril 2024, selon un rapport de la BCEAO, le Niger a enregistré le taux d’inflation le plus élevé de l’Union avec 11%, suivi du Burkina Faso 3,7% et du Bénin 3,1%. Ces pays devancent la Guinée-Bissau et le Mali dont les taux d’inflation se chiffraient à 2,9% et 0,9% respectivement sur la période revue. L’inflation n’a cesse de grimper.   

Une situation qui impacte fortement le niveau de vie dans ce pays considéré comme le plus pauvre dans l’espace UEMOA.

Le Niger pourrait pourtant s’éviter de tels dysfonctionnements de son économie si les autorités militaires reconsidéraient leur position sur le Bénin. La fermeture de la frontière avec le Bénin est une des plus incompréhensibles et économiquement négatives prises par la junte depuis son arrivée au pouvoir.

Selon des chauffeurs routiers, l’axe Malanville-Cotonou présente de meilleurs avantages de facilité et de rapidité que l’axe Lomé-Cinkassé. La voie y est large et la circulation beaucoup plus facile que la nationale 1 du Togo qui est accidentogène ; sans compter les avantages fiscaux du Port de Cotonou. Les routiers déplorent la situation sans avoir toutefois une oreille attentive de Niamey.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page