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Togo: Le Mouvement Citoyen Ablodé pour construire ensemble l’Etat-nation

La crise sociopolitique que traverse le Togo continue de susciter des interrogations au sein des fils et filles du pays. Avec le récent changement de constitution opéré par le régime, les Togolais, aussi bien de la diaspora que ceux vivant au pays s’activent pour sortir le pays de la crise. Ce 30 août 2024, le Mouvement Citoyen ABLODE a été lancés à travers une conférence de presse à Lomé.

Le Mouvement Citoyen ABLODE est né de la nécessité de répondre à l’appel de l’histoire, d’unir les Togolais dans un dialogue inclusif pour forger ensemble un avenir juste et prospère pour tous les Togolais. «Nous sommes les gardiens de notre destinée collective, les architectes de notre avenir commun», soutient Soter-Caïus Dovi, l’un des initiateurs du mouvement dans une déclaration liminaire.

L’Appel à l’union du Mouvement Citoyen Ablodé se fonde sur l’hymne national dont la phrase «Togolais, viens bâtissons la cité» rappelle que «où que nous soyons, qui que nous soyons… nous devons œuvrer pour devenir les bâtisseurs de la nouvelle République togolaise». Car en réalité, soutient le mouvement, le Togo, c’est l’affaire de tous et nul n’est plus Togolais qu’un autre.

Pour soutenir l’idée de cette union autour de la nation, Ablodé donne l’exemple d’une bâtisse. «C’est ensemble que les bâtisseurs, depuis les carrières, posent pierre par pierre pour ériger une architecture digne de son nom. Et non par exclusion, ni par division, ni par conservation de privilèges au détriment des autres, ni par trahison, ni par musellement, ni par assassinat d’autres artisans», martèlent les initiateurs du mouvement.

Pour Soter-Caïus Dovi, l’insistance sur l’exhortation à l’unité est motivé par le constat selon lequel «dans ces temps incertains, où les forces de l’injustice et de la tyrannie menacent de nous submerger», il faut se rappeler que «c’est dans l’unité et la solidarité que réside notre force, que c’est dans la résilience et la détermination que se trouve notre espoir».

«Le chemin qui s’ouvre devant nous est semé d’embûches et d’obstacles, mais c’est ensemble, en tant que nation unie et déterminée, que nous surmonterons ces défis et construirons un Togo plus juste, plus libre et plus fort», martèlent les porteurs du mouvement.

En créant ce mouvement pour appeler à l’unité, les initiateurs se disent conscients des réticences. Car, soutiennent-ils, le mot “dialogue” résonne parfois, pour beaucoup de nos concitoyens, comme une entreprise vaine. À la différence des 26 dialogues précédents organisés entre le pouvoir en place et les partis politiques, «ce que nous proposons sous la coupole d’ABLODE va bien au-delà des partis politiques».

Il s’agit cette fois de mettre en place les conditions d’une assise nationale de consentement sur ce qui unit les Togolais et sur l’avenir qu’ils veulent ensemble pour la postérité, ceci face aux défis existentiels de notre siècle.

Ce dialogue va regrouper tous les corps constitués, notamment intellectuels, anthropologues, sociologues, ethnologues, militaires, chefs traditionnels, partis politiques, organisations de la société civile, chefs de cantons, membres de l’exécutif, religieux et traditionalistes, etc.

Mais il y a une précision importante. Le mouvement citoyen Ablodé insiste sur le fait que ce qu’il propose n’est ni une cour de justice ni un tribunal de chasse aux sorcières, mais une innovation sociale sans précédent qui donnera l’occasion à chaque Togolais de s’exprimer pleinement, permettant à tous les Togolais de dialoguer entre eux.

Partant aussi du constat qu’aujourd’hui, le Togolais ne se sent plus Togolais à part entière, qu’il n’a plus la notion d’exister dans un État-nation, ne s’appartient plus, mais se sent opprimé, méprisé et laissé pour compte comme au temps de l’avilissante colonisation occidentale, le mouvement citoyen Ablodé annonce construire enfin l’État-nation à travers ce dialogue togolais inclusif.

Les principaux initiateurs sont Soter-Caïus Dovi, Dr Kodjovi Lokossou (Coordonnateur du mouvement) et le Prophète Esaïe. 

Jean-Baptiste Edina

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