Le 26 mai dernier fut un jour noir pour la force de l’Union Africaine en Somalie et pour l’Ouganda dévastée par une attaque meurtrière des islamistes radicaux schebabs.
137 militaires de la Mission de transition de l’Union Africaine en Somalie (Atmis) ont été tués lors d’une attaque des shebabs à la base de Bulo Marer, située sur la côte, 120 kms de la capitale Mogadiscio. 200 militaires Ougandais ainsi que des Soldats somaliens opéraient dans cette base .
L’attaque a eu lieu au petit-matin selon un communiqué de l’Atmis, sans donner plus de précision quant au nombre de victimes. Certaines sources évoquent toutefois 45 soldats tués alors que d’autres évoquent 137 morts seulement du côté ougandais.
“Des combats entre les terroristes et les soldats de l’Atmis ont suivi. Des renforts de l’unité d’aviation de l’Atmis et des alliés ont réussi à détruire les armes en possession des militants shebab“, ajoute l’organisation, qui communique rarement sur le bilan des attaques visant ses troupes.
Certaines sources ougandaises reconnaissent ce samedi un très lourd bilan. Elles citent des militaires somaliens précisant que les assaillants ont aussi attaqué un poste des forces gouvernementales situé à proximité de la base de l’ATMIS.
Des soldats délaissés par Kampala, selon un opposant
Dans une déclaration sur Twitter, l’opposant numéro 1 au président Yoweri Museveni, Bobi Wine présente ses condoléances au peuple ougandais. Mais le chanteur et homme politique reproche au gouvernement de maltraiter la mission ougandaise, dont les membres n’auraient guère perçu leurs salaires depuis 12 mois. La mission accuse également des problèmes d’ordre logistique. Il en appelle à une évaluation urgente de la situation de la mission ougandaise.
“Nous savons tous que les soldats ougandais déployés en Somalie se sont plaints d’indemnités impayées – certaines allant jusqu’à douze mois ! Cette question et d’autres aspects logistiques et opérationnels méritent une évaluation et une attention urgentes“, a twetté Bobi Wine.
La Somalie traverse une crise sociopolitique depuis la fin des années 1980, avec l’affrontement entre les tribus et le pouvoir du dictateur Siad Barré. Après la chute de ce dernier, cette ancienne colonie italienne a basculé dans la guerre civile.
Le problème somalien est resté insoluble depuis ces années. Le déploiement par les Etats-Unis d’une Task force « Restore Hope », du 5 décembre 1992 au 4 mai 1993, a été vain. Malgré la scission du pays, les guerres tribales se sont accentuées, laissant le pays sans gouvernement pendant des années.
La Communauté internationale a aidé à l’installation d’un gouvernement dont l’autorité ne se limite qu’à quelques zones du territoire.
Cet Etat embryonnaire est en butte contre les radicaux islamistes Schebabs, alliés d’Al Qaïda, qui profitent ces fragilités pour s’installer.
Très puissants, les Schebabs entreprennent des attaques contre les voisins de la Somalie dont le Kenya. Ce qui a poussé à l’intervention de la force de l’Union africaine pour protéger le gouvernement somalien. Mais l’Atmis se révèle pour l’instant impuissante pour triompher du terrorisme islamique.