Plus de 3000 véhicules neufs vendus depuis deux ans au Togo, symbole du renouvellement d’un parc automobile vieillissant, mais qui appelle surtout à des réformes fiscales pour plus d’importations.
La crise n’est pas pour tout le monde. Le marché de l’automobile au Togo n’est pas que constitué de véhicules d’occasion. Après le marasme des années 2000, le marché de véhicules neufs retrouve du poil de la bête et mieux serait en plein boom. En 2022 1572 véhicules neufs ont été vendus par les 9 concessionnaires au Togo. Une toute petite baisse par rapport en 2021 où les ventes étaient supérieures.
CFAO Motors, Japan Motors et Diwa International tiennent le podium sur le marché, avec la part du lion pour le premier, installé en Afrique avec une présence séculaire. Suivent dans le désordre Co-To Auto, Star-Stda, Itc-Automobiles, Sinocar, Mig Motors, Fadoul Group.
Beaucoup plus présente dans la cession de véhicules de tourisme japonais, la filiale française dispose de plus de 50% du marché togolais de véhicules neufs, avec 856 voitures vendues en 2022, soit une baisse de 10,17%.
Les Toyota sont les plus vendues dans le secteur de véhicule de tourisme. Avec des gammes différentes, on dénombre 641 en 2022 contre 780 en 2021, pour 106 et 86 Suzuki ; 58 Mitsubishi en 2022 alors que le groupe en cédait 84 un an plutôt.
Japan Motors Nissan Togo, concessionnaire de véhicules nippons et français, réalise une forte progression sur le marché avec la vente de 139 voitures en 2021 contre 305 en 2022, soit plus de 119,42%. Ils commercialisent les différents types de Nissan notamment les modèles populaires Qashqaï, Juke, Kicks, puis les berlines Micra, Almera, Peugeot, Sentra et Altima. La société a offert le 12 janvier 2023 la prestigieuse Nissan Kick à la reine de la beauté togolaise, Moladja Abla Ekui Chimène couronnée Miss Togo 2023.
Surprise, surprise, dans un environnement réputé pour l’achat de véhicules d’occasion surtout en ce qui concerne les utilitaires coupables de très graves accidents, Japan Motors a commercialisé 60 camions Foton (Auman) en 2021 et 2023.
Troisième sur le marché, Diwa International se décline en concessionnaire d’utilitaires et de trucks de marques Isuzu, Chevrolet, et MG. Sur la période les années 2021-2022, lee groupe a vendu en tout 124 Isuzu, 9 Chevrolet, et 182 MG, du modèle sport.
Connu pour avoir sa libraire Star, après s’être fait la main dans l’importation de véhicules de seconde main, le groupe Fadoul monte également en puissance dans le domaine de la vente de véhicules japonais et français, comme les Renault Duster et les Suzuki-S Presso. Le groupe a vendu 164 véhicules ces deux dernières années. Nul doute que la production de la Peugeot Landtrek et de la Peugeot 3008 dont l’assemblage a commencé à l’usine d’assemblage Silver Star Auto Ltd. du Ghana donnera un coup de pouce à au groupe.
Autre groupe en vogue : Mig Motors, spécialisée dans les coréennes KIA et l’allemande Mercédès. Le groupe a ainsi mis en circulation sur les routes togolaises 68 KIA, tous modèles confondus en 2021 et 2022, puis 14 Mercédès dont 11 Trucks en deux ans.
Co-To Automobiles n’est pas du reste, qui partage le marché de la mobilité made in Japan avec les autres concessionnaires. Mais elle est surtout connue pour les véhicules de marque Hyundai toutes gammes confondues, ainsi que les Genesis, surtout en ce qui concerne le bus de 30 places dont 3 ont été mis en circulation en 2022. Cependant, le groupe a réalisé 103 ventes de Hyundai en 2021 et 114 en 2022.
Classe moyenne, environnement et impôts
Les concessionnaires sont quelque peu discrets sur la clientèle. L’Administration publique togolaise et les organisations internationales constituent certes une majeure partie de la clientèle, mais le privé monte également, notamment chez CFAO Motors. La quantité de véhicules sur le marché en trois ans, témoigne de l’La quantité de véhicules sur le marché en trois ans, témoigne de la montée d’une classe moyenne togolaise, qui préfère investir dans une voiture neuve que de vivre les affres des secondes mains.
La situation contraste avec les années 1994-2010, où à la suite de la dévaluation du CFA, le marché du véhicule d’occasion a explosé en Afrique et particulièrement au Togo. La crise frappait tout le monde et même des hommes d’affaires réputés de la place préféraient acheter des voitures d’occase.
Le recul du marché d’occasion devrait aller avec un renforcement de la législation sur l’environnement, qui a bien entendu évolué dans bien de pays. La Côte d’Ivoire vient d’emboîter le pas au Ghana en refusant l’importation de véhicules d’occasion ayant été mis en circulation pendant plus de 5 ans. Reconnus plus pollueurs, ces véhicules d’occasion impactent négativement l’environnement et présentent plus de risques pour les accidents, surtout en ce qui concerne les camions dont certains, roulant en moteur diésel, accusent plus de 40 années d’âge.
Un soutien à l’achat de véhicules neufs ne peut passer que par une réforme des impôts allant dans le sens d’une forte baisse sur les taxes sur les véhicules neufs importés. Les taxes sur les véhicules de tourismes sont considérées comme parmi les plus élevés de la sous-région.
Peut-on oser espérer du gouvernement togolais très à cheval sur l’impôt, une politique environnementale portant la baisse des impôts sur les véhicules neufs importés ? Rien n’est moins sûr.
