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Répressions des manifestations / Le silence de la hiérarchie militaire en fait le commanditaire, selon Prof Wolou

Le 26 juin 2025, les Togolais étaient nombreux à répondre à l’appel des activistes de la diaspora pour des manifestations réclamant le départ de Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 20 ans. Ces manifestations ont donné lieu à des répressions qui interpellent. Dans une allocution, la seconde en quelques jours, le Pr. Komi Wolou, Secrétaire national du Pacte socialiste pour le renouveau (PSR) s’adresse aux forces de défense et de sécurité.

Déclaration

Forces armées togolaises, forces nationales de sécurité, le professeur Wolou Komi s’adresse à vous. Encore une fois, le peuple togolais et la communauté internationale ont été témoins des actes de violence insoupçonnés dont vous vous êtes rendus coupables ce 26 juin 2025. Des manifestants à mains nues, de simples passants, ont été victimes des actes de torture. Vous avez laissé faire des miliciens armés, détruisant les biens et menaçant les citoyens.

Nous avons été tous témoins de l’apologie de l’assassinat des manifestants. Et pourtant, ces manifestants ne réclamaient que nos droits à nous tous, de vivre dans un état respectueux des droits de l’homme. Dans un état dans lequel les dirigeants cesseraient de piller les biens communs. Etat dans lequel les dirigeants, eux aussi, respecteraient les lois. Un état dans lequel les fils et filles des militaires pourront aussi prospérer.

Quelle gloire avez-vous à vous acharner contre des citoyens non armés ? Quelle fierté auriez-vous à courber l’échine devant ceux qui s’accaparent les biens communs et à torturer ceux qui réclament la justice ? Les manifestants ne sont pas vos ennemis. Votre ardeur à frapper les citoyens atteste sans ambiguïté que vous avez trahi votre mission. Les tortures dont vous vous rendez coupables vous accusent. Les faits sont là. Les images vous accusent.

Vous êtes du mauvais côté de l’histoire. La lutte actuellement en cours n’est pas celle d’une ethnie contre une autre ou d’une profession contre une autre. Il s’agit de mettre fin à l’injustice, à l’impunité, à la misère dont les filles, fils et conjoints de militaires aussi sont victimes.

Pourquoi tant d’atrocités dans notre pays ? Selon le rapport de la Commission Koffigoh, en 2005, l’armée avait réprimé les manifestants contre le coup d’Etat dont le bénéficiaire, nous le savons tous, était monsieur Faure Gnassingbé. L’armée avait soutenu les milices. L’histoire se répète aujourd’hui.

Vingt ans après, sous le règne de Faure Gnassingbé, cette armée est-elle mieux traitée ? Les sollicitations des aides faites par les militaires lors des patrouilles et aux points de contrôle n’attestent-elles pas que notre pays va mal ? Votre profession vous interdit-elle d’aspirer à un mieux-être ?

Chers compatriotes des forces armées et de sécurité, il n’y a aucune bravoure à traiter avec méchanceté les civils qui réclament justice pour tous, une égalité de chance pour chacun. C’est une lâcheté que de torturer les civils à mains nues.

Les civils soignent vos enfants, vos conjoints, les membres de vos familles. Les civils enseignent vos conjoints, vos enfants et vos parents. Les civils ont le droit d’exiger de vous le respect de leur dignité et de leurs droits fondamentaux.

A la hiérarchie militaire, votre silence face à cette dérive fait de vous des commanditaires. Jusqu’à quand allez-vous laisser torturer les civils ? L’histoire vous jugera si vous ne mettez fin à ces traitements inhumains et dégradants des citoyens qui ne réclament que le mieux-être de tous.

Nous exprimons nos compassions et notre solidarité à toutes les victimes.

Vainquons ou mourons, mais toujours dans la dignité.

Que Dieu bénisse le Togo.

Professeur Wolou Komi,

Secrétaire national du Pacte socialiste pour le renouveau (PSR).

Je vous remercie.

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