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France/Présidentielle de 2027 : L’extrême droite perd sa candidate naturelle

Le verdict était très attendu. Ce lundi, le tribunal de Paris a déclaré coupables de détournement de fonds publics Marine Le Pen, d’autres eurodéputés du Rassemblement national (RN) ainsi que leurs assistants. C’est l’issue d’un procès qui a fait couler tant d’encre en France où l’extrême droite est en train de réaliser une percée jadis impossible. Une vingtaine de personnes ont été déclarées coupables dans le cadre de cette procédure judiciaire liée aux emplois dits fictifs impliquant des responsables du RN. L’extrême droite perd sa meilleure candidate.

La genèse

Selon le tribunal de Paris, entre 2004 et 2016, les 24 accusés ont été impliqués dans la mise en œuvre d’un système de détournement des fonds européens. Ces fonds destinés à payer des assistants parlementaires d’eurodéputés ont été utilisés pour rémunérer des personnes qui travaillaient en réalité pour le compte du Rassemblement national. Les juges ont évalué le préjudice de ces emplois fictifs à près de 3 millions d’euro.

Marine Le Pen a été condamnée à quatre ans de prison, dont deux fermes aménagés sous bracelet électronique, ainsi qu’à une peine d’inéligibilité de cinq ans avec exécution immédiate.

Elle devra payer une amende de 300.000 euros et son parti doit verser deux millions d’euros d’amende, dont un million ferme et la confiscation d’un million d’euros saisis pendant l’instruction.

Les conséquences

Avec l’application immédiate de la peine d’inéligibilité prononcée à son encontre, la cheffe de file de l’extrême droite française se retrouve dans l’impossibilité d’être candidate à l’élection présidentielle de 2027. De récents sondages lui donnent pourtant un avantage considérable sur ces adversaires au premier tour.

« La condamnation avec exécution provisoire de Marine Le Pen, qui l’empêche d’être candidate en 2027, est un scandale démocratique », écrit Jordan Bardella sur X. Il annonce également une pétition et une mobilisation populaire.

Outre la présidence de la République, cette condamnation lui interdit de briguer tout autre mandat avant 2030. Un coup dur pour la fille de Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front national aujourd’hui Rassemblement national.

Malgré cette sanction judiciaire, le RN ne sera pas absente en 2027. L’extrême droite qui continue de progresser dans les urnes pourra positionner Jordan Bardella, le président du parti, ou l’eurodéputé Marion Maréchal Le Pen, nièce de Marine.

Vers la chute du gouvernement Bayrou ?

L’application immédiate de la condamnation de Marine Le Pen aura certainement des conséquences sur l’échiquier politique.

Depuis la nomination de François Bayrou à Matignon, le RN a largement contribué à le maintenir en poste. Lui qui a fait tomber le gouvernement de Michel Barnier, avec les partis de gauche. Le RN a également soutenu l’entrée de Richard Ferrand, proche d’Emmanuel Macron, au conseil constitutionnel.

Le parti voudra prendre sa revanche sur le camp mcroniste en soutenant les prochaines motions de censures initiées par les députés de La France Insoumise (LFI). Ce qui mettrait fin au bail de François Bayrou à la tête du gouvernement.

Une nouvelle période d’instabilité politique s’ouvrirait en France. Instabilité provoquée, il faut le dire, par la dissolution de l’Assemblée nationale, le 9 juin 2024 par Emmanuel Macron. C’était suite à la défaite de son camp aux élections européennes.

Géraud A.

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