Le Conseil national de Lutte contre le Sida et les Infections Sexuellement Transmissibles (CNLS-IST) du Togo a récemment présenté son bilan annuel des activités de riposte nationale contre le VIH/SIDA, mettant en lumière des avancées majeures réalisées en 2023.
Le pays a en effet enregistré une prévalence du VIH de 1,6% et une réduction spectaculaire de 63% des décès liés au SIDA par rapport à 2010. De plus, la lutte contre les nouvelles infections a permis une diminution de 65% entre 2010 et 2023, des résultats encourageants pour le système de santé togolais.
En 2023, le Togo a fait un pas de géant dans le traitement des personnes vivant avec le VIH (PVVIH). Près de 90.229 PVVIH étaient sous traitement antirétroviral (ARV), avec un taux de couverture impressionnant de 99,99% des personnes connaissant leur statut sérologique. La mesure de la charge virale a concerné 72.926 PVVIH, soit une couverture de 80%. Le succès est également visible dans les taux de suppression de la charge virale, avec 90,1% des PVVIH sous ARV ayant atteint cet objectif en 2022.
Cependant, plusieurs défis persistent, notamment dans la prévention auprès des jeunes adolescents et la lutte contre la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Le Togo reste également éloigné des objectifs mondiaux de 3×95% fixés pour 2025, qui visent à garantir que 95% des personnes connaissent leur statut sérologique, 95% de celles-ci soient sous traitement, et 95% des personnes sous traitement atteignent une suppression virale.
Le rapport met également en exergue des obstacles importants à surmonter pour accélérer la riposte. En effet, des violations des droits humains, notamment la stigmatisation et la criminalisation des communautés marginalisées, continuent d’entraver l’accès aux services de santé liés au VIH. Elton John, dans le rapport de l’ONU-SIDA, rappelle que le respect des droits humains est crucial pour mettre fin à la pandémie de Sida.
Ainsi, bien que les progrès soient notables, le Togo se trouve à un tournant décisif. La nécessité d’intensifier les efforts, notamment pour atteindre les objectifs de 3×95% d’ici 2025, tout en garantissant le respect des droits de toutes les communautés, reste un impératif. Les prochaines années seront donc cruciales dans la lutte contre le VIH/SIDA, avec un besoin urgent d’actions renforcées et de collaboration avec toutes les parties prenantes.
Kounik
