Début d’un colloque à l’Université de Lomé en hommage au penseur Adamah Ekué Adamah
Se déroule depuis ce matin jusqu’à demain mardi 16 mai, à l’auditorium de l’Institut Confucius à l’Université de Lomé, un colloque international qui se décline sous le thème : « Identité et différence : (re)penser un axe du discours esthétique africain ».
Le colloque international prendra fin par un hommage des participants au penseur togolais Adamah Ekue Adamah, disparu prématurément dans les années 2000. Adepte de l’école de Francfort, issu de l’Ecole des Beaux-Arts de Paris avant de décrocher un doctorat en philosophie à la Sorbonne, Adamah Ekue Adamah a enseigné à l’Université du Bénin (Lomé) pendant les années 1980-2000. Il y enseignait l’esthétique.
Penseur de la déconstruction, de l’identité et de l’art contemporain africain, en pleine dictature du général Eyadema et du RPT, parti unique, parti-Etat, Adamah Ekue Adamah était un universitaire dont l’enseignement démolissait la Bastille de l’univocité. Il était un “un authentique créateur de concepts, d’une éloquence proprement hypnotique”, selon un de ses anciens étudiants.
Avec ses collègues, on dirait aujourd’hui qu’ils débunkaient les idées reçues, les pensées toutes faites, les lieux communs, le faux, les mythes, que la dictature militaro-civile imposait comme originalité voire authenticité. Leurs enseignements ne sont pas loin d’être à la base du soulèvement étudiant du 5 octobre 1990.
Trois essais à titre posthume d’Adamah Ekue Adamah ont été publiés aux Editions L’Harmatan grâce à un formidable travail éditorial de son ancien élève le Professeur Yaovi Akakpo, Doyen honoraire du département de philosophie (Lire l’interview du Pr. Yaovi Akakpo).
Les travaux ont donc débuté ce matin par la leçon inaugurale donnée par l’écrivain et universitaire Kangni Alem dont l’exposé porte sur «L’insaisissable africanité au regard d’une approche alchimique de l’art et de l’être en soi. Une démarche picturale du plasticien Laka Aka Léopold Ankudé».
Plusieurs communications et débats meubleront les travaux qui prendront demain après-midi par la cérémonie d’hommage au professeur Adamah Ekue Adamah.
Tony Feda