Afrique

Justice: L’opposant sénégalais Ousmane Sonko risque l’inéligibilité à la prochaine présidentielle

Condamné à six mois de prison avec sursis, l’opposant numéro 1 à Macky Sall pourrait être rendu inéligible à la prochaine présidentielle.

La Cour d’appel de Dakar vient de condamner l’opposant Ousmane Sonko a six mois de prison avec sursis dans une affaire de diffamation du ministre de Tourisme. Selon ses avocats, qui vont interjeter appel, la peine le rend inéligible si le jugement maintenu en l’état. Il a six jours pour pouvoir en cassation.

Ce matin, lors du procès en appel, le Procureur général près la Cour d’appel avait requis deux ans de prison dont un ferme, ainsi qu’un mandat d’arrêt contre Ousmane Sonko. L’opposant numéro 1 au président Macky Sall n’assistait  pas à l’audience.

Poursuivi par le ministre du Tourisme pour “diffamation, injures et faux“, Ousmane Sonko a été condamné en mars en première instance à deux mois de prison avec sursis et 200 millions de francs CFA de dommages-intérêts.

La justice a plutôt fait diligence dans un procès jugé politique où le président Macky Sall, désireux de briguer un troisième mandat, est soupçonné de vouloir éliminer son opposant principal, candidat à la présidentielle 2024.

M. Ousmane Sonko, maire de Zinguichor, plus importante ville du Sud, dirigeant du PASTEF est également poursuivi dans une affaire de viol et d’harcèlements sexuels à la suite d’une plainte d’une travailleuse d’un salon de massage de Dakar.

Dans un Tweet, l’opposant appelle le chef de l’Etat Sénégalais de renoncer à la vendetta et d’éviter un bain de sang au Sénégal.

Cette condamnation intervient dans un contexte de fortes tensions au Sénégal où les partis d’opposition et la société civile se mobilisent pour faire barrage au troisième mandat du président Macky Sall. Arrivé au pouvoir en 2012 pour un premier mandat de 7 ans, le président sortant a entrepris une modification constitutionnelle révisant le mandat à 5 ans. Après avoir déclaré dans un premier temps qu’il ne ferait qu’un second mandat, Macky Sall  ravale ses promesses et déclare qu’un troisième mandat est parfaitement légal.

Alors que la question est quasi absente dans les Etats anglophones de l’Afrique de l’Ouest, le troisième mandat paralyse la vie politique et crée l’instabilité de bien de pays francophones. Considéré comme un pays modèle en matière de démocratie, le Sénégal risque d’entrer dans une forte zone de turbulences si le président Macky Sall persiste à se présenter à un troisième mandat. A contrario, son renoncement apaisera la classe politique et jettera les bases d’un véritable Etat démocratique.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page